Ecrire avec chatGPT – la méthode du sandwich

par | Oct 10, 2025

L’IA générative a profondément bousculé ma façon de travailler en quelques mois.
Comme beaucoup, je suis passée par la curiosité. Puis la déception. Puis les essais. Encore et encore.

Certains y voient une révolution, d’autres un risque — mais une chose est sûre : elle est là, et elle change déjà nos manières de faire.

Dans le domaine de la rédaction web, j’ai entendu beaucoup de critiques… souvent justifiées.
Sans cadre clair, les textes produits par l’IA se ressemblent tous : tournures répétitives, formulations lisses, idées interchangeables.
Des contenus propres, oui, mais sans relief.

Après de nombreux tests, j’ai fini par trouver une méthode qui fonctionne pour moi. En bon marketeur, j’ai voulu lui donner un nom. J’ai donc opté pour la méthode du sandwich.

Voici pourquoi.

Pourquoi la méthode “sandwich” ?

Parce que oui, le pain compte (surtout quand on est français 🥖🇫🇷). Mais soyons honnêtes : tout seul, c’est un peu sec. Une fois la bonne recette trouvée, il peut rester le même pour toutes vos créations. Ce qui change — ce qui fait la saveur et l’identité de chaque sandwich — c’est bien la garniture.

La méthode “sandwich”, c’est exactement ça : trouver une mécanique standardisée avec l’IA, sans jamais lui confier la matière.
L’IA sert de structure : elle tient le texte, aide à organiser les idées, fluidifie la lecture. Mais c’est nous qui apportons le fond : le vécu, les exemples, la nuance, la voix singulière.

Car l’IA ne fait que recycler ce qui existe déjà. La qualité d’un contenu web, elle, repose sur la capacité à produire du neuf : une idée originale, un angle différent, un regard propre.
L’IA pourra toujours s’en inspirer plus tard — et tant mieux. L’essentiel, c’est de rester dans une dynamique de création, pas de reproduction.

Cette approche m’a permis de transformer l’IA en un véritable levier d’efficacité, sans jamais perdre ma signature éditoriale, si chère à toute bonne stratégie digitale

Voici comment j’ai structuré mon processus, étape par étape.

Première étape – la première tranche : poser le cadre avec l’IA

Avant toute chose, je définis le cadre. Comme j’utilise ChatGPT, je crée un GPT personnalisé pour chaque support : le blog de La Cadence Digital, celui d’un client… Et la logique reste la même pour un GPT dédié aux réseaux sociaux ou aux pages produits sur les OTAs.

Le format est toujours le même :

  • une charte éditoriale ultra détaillée, construite d’ailleurs à l’aide de l’IA pour la forme mais très enrichie au niveau du fond : mes propres exemples de ton, de contenus, de structure et de posture.
  • des instructions intégrées dans le GPT qui rappellent les éléments essentiels de la charte, notamment le ton de voix et les attentes spécifiques à ce support. 
Extrait d'un GPT pour faire de la rédaction web de qualité avec l'IA

Capture d’écran du GPT personnalisé de ce site avec mini extrait des instructions

Voici la capture d’écran de mon GPT pour ce site avec un petit extrait des instructions. À chaque nouveau texte, je prends le temps de réintroduire dans le prompt les points clés : le ton attendu, les idées à développer, les formulations à éviter.

L’IA peut m’aider à brainstormer un plan ou à tester différentes structures, mais la décision finale m’appartient — je la construis en fonction de la matière que je veux y injecter.

C’est ma première tranche de pain : celle qui tient l’ensemble. Une base solide, claire et calibrée avant de passer à la garniture.

Deuxième étape – la garniture : la matière humaine

Une fois le cadre posé, je passe à la matière, celle qui donne goût et relief au contenu. Et c’est ici que tout se joue. 

Je rédige une première ébauche — très simple, parfois un peu brute en langage parlé – mais toujours centrée sur la substance : les idées, les exemples, les analyses, le vécu.

 

Cette étape est essentielle : je n’attends jamais de l’IA qu’elle apporte cette matière.

Elle ne fait que recombiner ce qui existe déjà en ligne.

Si on la laisse faire seule, elle reproduira toujours ce qu’elle connaît déjà — ce qui conduit à ces textes propres, mais interchangeables, sans substances.

Alors on branche son cerveau ! Qu’il s’agisse d’un contenu pensé pour le référencement organique ou pour autre chose, la valeur d’un article vient de ce que l’humain y injecte : une observation terrain, une nuance, une expérience.

Même si la forme est encore désordonnée, cette première ébauche me permet de transmettre le fond, le ton, et l’intention du texte.

L’IA pourra ensuite aider à reformuler ou clarifier, mais la garniture, elle, reste 100 % humaine. C’est ce qui fait toute la différence entre un contenu qui informe et un contenu qui marque.

Ecrire avec ChatGPT

Troisième étape – la dernière tranche : affiner et finaliser

Une fois la matière posée, l’IA me fait une première proposition. Elle fluidifie, simplifie certaines tournures, ajuste le rythme. Souvent, c’est déjà solide — de quoi mériter un petit « pas mal » dans ma tête — mais jamais suffisant.

C’est là que commence le travail d’affinage, celui qui donne au texte sa justesse. Je reprends donc le contenu paragraphe par paragraphe.

Je repère les phrases qui sonnent creux ou trop “IA”, et je les travaille avec mon partenaire de clavier.
J’ajoute des tournures plus concrètes, plus imagées, ou simplement plus en phase avec le ton souhaité.
Je peux aussi proposer mes propres idées de métaphores ou d’expressions, que l’IA reformule de manière fluide pour renforcer le propos.

Quelques allers-retours et à chaque cycle, le texte gagne en naturel et en précision.

Dernière exemple pour une phrase de cet article : 

Proposition initiale de l’IA

“Une fois la matière posée, je confie le texte à l’IA pour une première réécriture. Je lui demande d’améliorer la clarté, de fluidifier le style, de mieux rythmer la lecture — toujours en rappelant les consignes de ton et les interdits.”

👉 Pas mal, mais un peu long et monotone.

Après affinage ensemble

“Une fois la matière posée, l’IA me fait une première proposition. Elle fluidifie, simplifie certaines tournures, ajuste le rythme. Souvent, c’est déjà solide — de quoi mériter un petit « pas mal » dans ma tête — mais jamais suffisant.”

👉 Plus vivant, plus rythmé, plus incarné. 

Alléger, orienter pour créer du rythme, donner du relief avec une petite anecdote personnelle qui ancre le texte dans le réel.

Résultat : un texte plus humain, plus vivant, plus lisible.

Et à force d’échanges, mon GPT apprend : il intègre mieux le ton recherché, les formulations à éviter, les nuances à conserver.

Cette étape de finition, c’est la deuxième tranche de pain du sandwich : elle referme l’ensemble sans écraser la garniture.
C’est ce qui permet d’obtenir un contenu clair, incarné et parfaitement aligné avec la voix de marque.

Pourquoi cette méthode permet de gagner en efficacité ?

Certains pourraient se dire : « Dans ce cas, autant tout écrire soi-même. »
En réalité, cette méthode fait gagner un temps considérable — mais surtout, elle permet de le réinvestir au bon endroit.

L’IA me permet de me concentrer sur la matière, pas sur la mécanique.
Plus besoin de passer des heures à reformuler, à chercher la bonne tournure ou à structurer le texte.

Elle agit comme un outil de rigueur : elle met de l’ordre dans les idées, repère les incohérences, fluidifie les transitions.

Le temps gagné sur la forme, je le consacre au fond : aux analyses, aux exemples, à la stratégie. C’est cette combinaison qui rend la méthode réellement efficace. 

Vous cherchez à intégrer l’IA dans votre stratégie éditoriale sans perdre votre identité ? Parlons-en !